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22 février 2015 7 22 /02 /février /2015 00:00

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http://www.havelshouseofhistory.com/Genoud,%20Bishop%20Bernard.jpg

Monseigneur Bernard Genoud

 

22 février 1942 à Châtel-Saint-Denis en Suisse

 

mort le 22 septembre 2010[1]

 

évêque du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg

 

ordonné prêtre le 18 juin 1968,

 

nommé évêque le 18 mars 1999, son ordination date du 24 mai de cette même année.

 

Études  

Il étudie d'abord au Collège de l'Abbaye de Saint-Maurice où il obtient sa Maturité en 1963 puis au Séminaire de Fribourg où il est l'élève de Charles Journet, Pierre Mamie et Gabriel Bullet.

 

Après son ordination, le 22 juin 1968, il est pendant trois ans vicaire à Montreux, avant de reprendre des études de philosophie et d'obtenir sa licence en 1975. Pendant ses études, il suit également l'enseignement du séminaire pédagogique[2] à Fribourg.

Enseignant  

Après ses études, Bernard Genoud enseigne au Collège Saint-Michel puis également, de 1976 à 1994, au Collège du Sud à Bulle, où il ouvre un cours de philosophie. De 1975 à 2006, il enseigne la philosophie à l'École de la Foi de Fribourg.

 

De 1981 à 1994, il est prêtre à Lessoc. En 1994, Bernard Genoud dirige le séminaire du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg à Villars-sur-Glâne tout en continuant à enseigner la théologie et la philosophie à l'école de la Foi. Il est également chargé de cours en théologie à l'Université de Fribourg jusqu'à son ordination épiscopale.

Évêque 

Le 16 mars 1999, Bernard Genoud est nommé évêque de Lausanne, Genève et Fribourg et ordonné le 24 mai 1999, par plusieurs évêques dont Mgr. Amédée Grab qui préside la célébration en la Cathédrale de Fribourg[3].

 

Pendant son épiscopat, le financement des activités du diocèse reste une préoccupation majeure. Il accepte une réforme du financement de la Fédération des paroisses Vaudoise qui donne une plus grande autonomie à l'Église concernant l'utilisation des fonds reçus de l'État de Vaud. Son évêque auxiliaire est Mgr Pierre Farine.

  1. (fr)Monseigneur Genoud a succombé à son cancer [archive] sur www.tsr.ch. Consulté le 22 septembre 2010.
  2. Séminaire pédagogique: en Suisse, à cette époque, établissement équivalent à un IUFM en France
  3. Pablo Davila, « Ordination épiscopale de Mgr Bernard Genoud, nouvel évêque du diocèse [archive] », Évangile et Mission, 1999. Consulté le 25 mai 2007
Précédé par Bernard Genoud Suivi par
Amédée Grab
Évêques de Lausanne, Genève et Fribourg
1998-
-

 

 

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22 février 2015 7 22 /02 /février /2015 00:00

Blason de Ferdinand-François-Auguste Donnet
 Ferdinand-François-Auguste Donnet
http://3.bp.blogspot.com/_XnjD39MreWo/SC15wdzuvJI/AAAAAAAAANw/SO5iRSDkASU/s400/donnet.jpg

 archevêque puis cardinal français

 né le 16 novembre 1795 à Bourg-Argental

 mort le 23 décembre 1882 à Bordeaux

 homme d'église, archevêque et cardinal français.

Biographie 

Il fut ordonné prêtre en 1819, coadjuteur de l'évêque de Nancy en 1835 puis, très vite, archevêque de Bordeaux en 1837.

 

Berretta cardinalizia.pngEn 1852, il fut créé cardinal par Pie IX et il devint sénateur de l'Empire.

Légende

Selon la légende, écrite sur une plaque racontant sa vie, il aurait été enterré une première fois à en 1826 car déclaré mort durant son sermon lorsqu'il n'était encore que prêtre.

Ce serait un de ses amis qui demanda à ouvrir le cercueil après avoir entendu des coups venant de celui-ci.

Le cardinal aurait donc vu et vécu la préparation de son enterrement et ses proches lui dire adieu sans pouvoir réagir.

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22 février 2015 7 22 /02 /février /2015 00:00

Composition évèque.svg
Blason de Éric Aumonier
« Duc in altum »
« Avance en eau profonde » Lc 5,4
 Éric Aumonier
http://paroissedegazeran-catholique-yvelines.cef.fr/images/visite%20pastorale%202008/eric.jpg

né le 22 février 1946 à Paris

 évêque  de Versailles depuis 2001.

Biographie

L’évêque, nommé par le pape, reçoit par son ordination épiscopale le pouvoir et la charge d’enseigner (annonce de la parole de Dieu, doctrine), de sanctifier (par la vie sacramentelle et spécialement eucharistique) et de gouverner (charge pastorale), au nom du Christ, l’Eglise locale qui lui est confiée (le diocèse).

Avec tous les autres évêques du monde, il est coresponsable de l’Église universelle.

Avec les prêtres et les diacres du diocèse, il est au service de tous les baptisés de l’Église locale qu’il préside.

L’évêque de Versailles est Mgr Eric AUMONIER Cliquer sur la photo pour la visualiser dans sa taille originale.

Né à paris le 22 février 1946

Ordonné prêtre le 2 juillet 1971

Licencié en philosophie scolastique,
Docteur en théologie

Nommé auxiliaire de Paris et ordonné évêque le 11 octobre 1996

Evêque de Versailles le 25 février 2001

Mgr Aumonier est membre du Conseil pour la pastorale des enfants et des jeunes

Formation 

Éric Aumonier a suivi l'ensemble de sa formation en vue de la prêtrise au séminaire français à Rome de 1964 à 1974. Il a obtenu une licence de philosophie et un doctorat de théologie.

 

Il a été ordonné prêtre le 22 juillet 1971 pour le diocèse de Paris.

Principaux ministères
Prêtre 

Après avoir été vicaire à la paroisse Saint-Ferdinand-des-Ternes et aumônier de lycée, il a été nommé directeur spirituel et enseignant en théologie au séminaire Saint-Sulpice à Issy-les-Moulineaux de 1981 à 1984.

Il a ensuite été supérieur de la Maison Saint-Augustin à Paris de 1984 à 1990, puis supérieur du séminaire diocésain de Paris jusqu'en 1996.

Évêque
http://ensemble.paroissial.free.fr/04-lien-organisation/aumonier.jpg

Nommé évêque auxiliaire de Paris le 12 juillet 1996, il a été consacré le 11 octobre suivant par le cardinal Jean-Marie Lustiger. Il est évêque de Versailles depuis le 11 janvier 2001.

 

Au sein de la Conférence des évêques de France, il est membre du Conseil pour la pastorale des enfants et des jeunes. Il a auparavant été membre de la Commission éducation, vie et foi des jeunes, du Comité du monde scolaire et universitaire et de la Commission de la famille.

Prises de position 

Sur l'immigration 

En 2006, alors qu'un projet de loi sur l'immigration et l'intégration était soumis au parlement français, Mgr Éric Aumonier rappelait l'exigence évangélique d'accueil de l'étranger sans toutefois minimiser la complexité des difficultés que cela entraîne[1].

Sur l'avortement 

En 2007, il signe un éditorial très critique vis à vis de la loi Veil, considérant qu'elle n'a pas permis de diminuer le nombre d'avortements et qu'elle cherche à banaliser un acte dont la gravité est pourtant bien présente au fond de la conscience humaine [2].


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22 février 2015 7 22 /02 /février /2015 00:00

Blason de Egano Righi-Lambertini
 Egano Righi-Lambertini


né le 22 février 1906 à Casalecchio di Reno, dans la province de Bologne en Émilie-Romagne

mort le 4 octobre 2000 à Rome

cardinal italien de la curie romaine, ancien nonce apostolique en France.

Biographie 

Prêtre 

Egano Righi-Lambertini est ordonné prêtre le 25 mai 1929 pour le diocèse de Bologne.

Le 28 décembre 1957, il est nommé délégué apostolique en Corée.

Évêque

Nommé nonce apostolique au Liban avec le titre d'archevêque in partibus de Doclea le 9 juillet 1960, il est consacré le 28 octobre suivant par le pape Jean XXIII en personne.

 

Il est ensuite nommé nonce apostolique au Chili le 9 décembre 1963, en Italie le 8 juillet 1967 puis en France le 23 avril 1969.

 

De 1974 à 1979, il est observateur permanent au Conseil de l'Europe à Strasbourg pour la Secrétairerie d'État du Vatican.

Cardinal
Berretta cardinalizia.png
u83017921.jpg

Jean-Paul II le crée cardinal avec le titre de cardinal-diacre de S. Giovanni Bosco in via Tuscolana lors de son premier consistoire, le 30 juin 1979.

Il est ensuite élevé au rang de cardinal-prêtre de S. Maria in Via le 26 novembre 1990.




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22 février 2015 7 22 /02 /février /2015 00:00

Armoiries pontificales de Innocent III


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 Innocent III, pape de 1198 à 1216.

Lotario, de la famille des comtes de Segni

 

(Gavignano, 1160Pérouse, 1216)

 

Précédé par Innocent III Suivi par
Célestin III
Emblem of the Papacy SE.svg
Liste des papes
Honorius III

 

élu pape le 8 janvier 1198 sous le nom d'Innocent III, est considéré comme le plus grand pape du Moyen Âge. Intellectuel et homme d'actions, préoccupé de remplir au mieux sa fonction religieuse, il fut un chef à la décision rapide et autoritaire[1]. Il cherchera à exalter au mieux la justice et la puissance du Saint-Siège de façon à renforcer son autorité suprême, gage selon lui de la cohésion de la chrétienté.

 

Un antipape portait aussi le nom d'Innocent III.

 

Avant l'élection au pontificat 

Giovanni Lotario ou Lothaire est issu par son père, Trasimond, de la puissante famille des comtes de Segni, descendants de la Gens Anicia et des comtes de Tusculum lesquels avaient donné à l'Église beaucoup de papes, et par sa mère de la noblesse romaine. Il étudie la théologie d'abord à Rome puis à Paris, où il reçoit l'enseignement de Pierre de Corbeil en même temps qu'Étienne Langton et Robert de Courçon, qu'il élèvera plus tard à la dignité de cardinal. Il effectue ensuite un bref passage par Bologne, où il est l'élève du canoniste Hugues de Pise, qui lui inspirera un programme politique, la théocratie pontificale. En 1186, il retourne à Rome, où Grégoire VIII l'ordonne sous-diacre. Il entame alors une carrière à la curie. Clément III, son oncle, le nomme en 1190 cardinal-diacre à Saints-Serge-et-Bacchus, église diaconique de Rome. Cet homme beau, distingué, énergique et hiératique devient rapidement le cardinal le plus en vue et le plus brillant de la curie[2]. C'est à cette époque qu'il rédige le traité De la misère de la condition humaine, le De Miseria Condicionis Humane. On lui doit aussi Le mépris du monde (De comtemptu mundi) et Le Saint mystère de l'autel (De sacro altaris mysterio). Alors qu'il est le plus jeune des cardinaux (37 ans), il est élu pape à l'unanimité, en 1198, le jour même de la mort de Célestin III. C'est le premier pape à accéder si jeune à la papauté.

La théocratie pontificale 

Innocent III soutient l'idée que le pape détient seul l'entière souveraineté (l'auctoritas des Romains). Les princes possèdent en la potestas, c'est-à-dire la puissance politique qui leur est donnée directement par Dieu. Ils accomplissent comme ils l'entendent leur office dans leur domaine. Il en découle que les souverains ne peuvent se soustraire à l'autorité pontificale pas plus que les Églises nationales. « Nous avons été institués prince sur la Terre (...) avec le pouvoir de renverser, de détruire de dissiper, d'édifier et de planter.[3] » Il déclare au patriarche de Constantinople que l'univers entier a été confié à Saint-Pierre et à ses successeurs.

Sa doctrine est plus souple que les dictatus papae de la réforme grégorienne. En effet même s'il pense que le pouvoir spirituel l'emporte sur le pouvoir temporel, Innocent III limite l'intervention du pape dans le domaine temporel à trois cas : un grave péché des princes, la nécessité de trancher dans un domaine où nulle juridiction n'est compétente, la défense des biens ecclésiastiques[4]. Il se comporte comme l'arbitre incontesté de l'Occident chrétien et porte à son zénith, la théocratie pontificale.

Il n'hésite pas à jeter l'interdit sur le royaume de France de Philippe II Auguste lorsque ce dernier fait illégalement annuler son mariage avec Ingeburge de Danemark pour épouser Agnès de Méran le 1er juin 1196. Il frappe aussi l'Angleterre d'interdit et dépose même Jean sans Terre quand celui-ci refuse l'accession d'Étienne Langton au siège de Cantorbéry en 1208. Il excommunie le roi d'Angleterre l'année suivante et le menace de déposition. Lorsque Jean se plie à la volonté papale et demande son pardon en 1213, le pape exige une soumission complète. Le roi doit réparer les dégâts causés dans les églises pendant le conflit et se reconnaître vassal du Saint-Siège[5]. Il prend deux ans plus tard la défense du souverain contre les barons révoltés, qui, à ses yeux, menacent la paix de la chrétienté[1]. À l'image de l'Angleterre, les rois d'Aragon, de Bulgarie et du Portugal se reconnaissent vassal du pape.

La lutte contre les empereurs allemands 

Le pape tente de rétablir son autorité sur Rome et ses propres États. Il liquide définitivement ce qui restait de la république romaine en obtenant la démission de la municipalité et la révocation des officiers nommés par le sénat républicain. Le préfet, jusqu’alors agent de l’empereur, devient un fonctionnaire du Saint-Siège. Ces mesures entraînent la révolte des Romains dirigée par la noblesse. Il faut environ six ans au pape pour reprendre le contrôle de la ville. Innocent III parvient dans le même temps, à mettre la main sur l’héritage de la comtesse Mathilde de Toscane, la marche d’Ancône, la Campanie, le duché de Spolète[6]. Il joue aussi des rivalités entre les Hohenstaufen, la maison du défunt empereur, et les Welf. Au poste d'empereur, les Welfs font élire Otton de Brunswick tandis que les partisans des Hohenstaufen, majoritaires, font élire le frère du roi, Philippe de Souabe. Innocent III profite de l’occasion pour affirmer les droits supérieurs de la papauté. Dans la décrétale Venerabilem de 1202, il affirme qu’en cas de contestation de l’élection impériale, la décision finale appartient au pape[7]. Il favorise d’abord le Welf Otton IV, qui, pour obtenir le soutien pontifical, lui a promis la souveraineté totale des États de l’Église, plus l’exarchat de Ravenne, les domaines de la comtesse Mathilde, la marche d’Ancône, le duché de Spolète et la reconnaissance de sa souveraineté sur la Sicile. Mais dès que son pouvoir est affermi, Otton IV renie sa promesse et se comporte comme tous les empereurs précédents. Innocent III excommunie alors Otton IV en 1210 et favorise la marche au pouvoir de Frédéric II, son pupille. Celui-ci est couronné roi à Aix-la Chapelle en 1215 après avoir donné au pape toutes les garanties sur le maintien des droits de l'Église et sur la séparation des royaumes germaniques et de Sicile[8].

Innocent III et les croisades 

Innocent III est à l'origine du détournement de l'idée de croisades. Il forge l'idée de « croisades politiques » qui sera reprise par ses successeurs. Il est le premier à lever des taxes pour financer les croisades, et aussi à exprimer le droit à « l'exposition en proie », c'est-à-dire le droit pour le pape d'autoriser les catholiques à s'emparer des terres de ceux qui ne réprimeraient pas l'hérésie[9].

Dès 1199, il menace de lancer une croisade contre un partisan de l'empire[10]. Dès le début de son pontificat, il souhaite lancer une nouvelle croisade vers les lieux saints d'inspiration purement pontificale. Elle est prêchée en France par le légat Pierre Capuano et le curé de Foulques de Neuilly avec beaucoup de succès[11]. Philippe de Souabe, beau-frère d'Alexis Ange, fils de l'empereur byzantin déchu Isaac II, promet l'aide de l'Empire byzantin pour la croisade si Isaac est rétabli sur son trône. Innocent III espère tirer parti des divisions byzantines pour rétablir l'unité de l'Église[1]. Mais la IVe croisade ne prend pas le tour prévu par le pape. Les croisés qui ne peuvent pas payer leur voyage aux armateurs vénitiens sont détournés par eux à Zara sur la côte dalmate qu'ils prennent pour Venise. Le pape excommunie les croisés et Venise mais lève très vite l'excommunication pour les croisés. Il ne s'oppose pas à une nouvelle déviation de la croisade vers Constantinople à l'instigation des Vénitiens, sous prétexte de rétablir Isaac II dans ses droits, ni à la prise de la ville par les croisés et le Vénitiens le 13 avril 1204[12]. Innocent III accepte le fait accompli se satisfaisant des promesses d'union des Églises et de soutien aux États latins d'Orient. Mais, informé des excès des croisés, il parle de détournement de la croisade et accuse les Vénitiens. Le concept de déviation est donc contemporain de la quatrième croisade[13].

Innocent III est méprisant envers les Grecs qu'il indispose. Quand le clergé de Constantinople écrit au pape en 1208 pour reconnaître sa primauté et demander l'autorisation d'élire un patriarche de rite grec à côté du patriarche latin, comme à Antioche et à Jérusalem, le pape ne daigne même pas leur répondre[14].

À partir de 1207-1208, Innocent III fait prêcher la croisade contre les Albigeois. Dans une lettre aux évêques du Midi, il expose pour la première fois les principes justifiant l'extension de la croisade en pays chrétien : l'Église n'est pas obligée de recourir au bras séculier pour exterminer l'hérésie dans une région ; à défaut du suzerain, elle a le droit de prendre elle-même l'initiative de convoquer tous les chrétiens, et même de disposer des territoires des hérétiques en les offrant, par-dessus le suzerain, comme butin aux conquérants[15]. Il offre à tous ceux qui participeraient à la réduction de l'hérésie les mêmes indulgences que pour les croisés de Terre sainte mais en plus, ils leur donnent les terres conquises lors de la croisade. Le IVe concile du Latran de 1215 confirme ces dispositions[16]. Le concile ordonne aussi la prédication d'une nouvelle croisade dans toute la chrétienté[17]. Il demande l'indulgence plénière laquelle est étendue à ceux qui contribuent à la construction de bateaux pour la croisade alors que jusque là seuls les combattants en bénéficiaient. C'est un appel direct aux armateurs de villes italiennes[18]. Il décide par ailleurs de frapper les revenus ecclésiastiques d'un impôt d'un vingtième et les biens de pape et des cardinaux d'un impôt d'un dixième[19]. La cinquième croisade aura lieu après la mort d'Innocent.

La lutte pour la foi 

Innocent III cherche à mieux contrôler le clergé de manière à mettre fin aux critiques adressées à certains de ses membres. Il s'appuie sur les cisterciens pour lutter contre l'hérésie cathare. Il désigne parmi eux ses légats avec pleine autorité sur les évêques en la matière. Leur action est plutôt inefficace. Le meurtre de l'un d'entre eux en 1208, Pierre de Castelnau, pousse le pape à lancer la croisade contre les Albigeois. Il est ainsi à l'origine d'une guerre particulièrement violente contre les hérétiques[1]. L'aboutissement de ses efforts pour le rétablissement de l'orthodoxie catholique se trouve dans le IVe concile du Latran. Le concile affirme (principalement pour condamner les cathares) la Trinité, l'incarnation humaine du Christ, et introduit dans le dogme, sous l'influence des théologiens Pierre Lombard et Étienne Langton, le concept de la transsubstantiation qui est défini comme dogme pour la première fois dans un canon de l'Église catholique[20]. La simonie et le nicolaïsme sont de nouveau condamnés, de même que, pour les clercs, l'ivrognerie, le jeu, la participation aux festins et aux duels ou encore la pratique de la chirurgie. Il est rappelé que les contributions des fidèles sont volontaires et qu'il est hors de question de les tarifer.

Il meurt en 1216. Il est inhumé d'abord à la cathédrale San-Lorenzo de Pérouse. Ses restes, mêlés à ceux d'Urbain IV et Martin IV, sont transférés en 1891 à la basilique Saint-Jean de Latran.

Chronologie 

  1. a, b, c et d Marcel Pacaut, Article Innocent III, Encyclopædia Universalis, DVD, 2007
  2. Jean Chélini, Histoire religieuse de l’Occident Médiéval, Hachette, 1991, p. 306.
  3. Jean Chélini, p 307
  4. Michel Balard, Jean-Philippe Genêt, Michel Rouche, Des Barbares à la Renaissance, Hachette, 1973, p. 160
  5. Jean Chélini, p 310
  6. Jean Chélini, p. 307.
  7. Jean Chélini, 1991, p. 308.
  8. Jean Chélini, 1991, p. 309
  9. Cécile Morrisson, p 59
  10. Cécile Morrisson, Les croisades, PUF, 2006, p. 58
  11. Cécile Morrisson, p. 52
  12. Cécile Morrisson, p. 53
  13. Cécile Morrisson, p 54
  14. José Grosdidier de Matons, Article Byzance, Encyclopædia Universalis, DVD, 2007
  15. Jacques Le Goff, La croisade contre les Albigeois, Encyclopædia Universalis, DVD, 2007
  16. Cécile Morrisson, p. 58
  17. Jean Chélini, p. 314
  18. Jean Richard, Article Croisades, Encyclopædia Universalis, DVD, 2007
  19. Jean Chélini, p. 315
  20. Jean Chélini, p. 317

  • Michel Balard, Jean-Philippe Genêt, Michel Rouche, Des Barbares à la Renaissance, Hachette, 1973
  • (en) Brenda Bolton, Innocent III, Studies on Papal Authority and Pastoral Care, Variorum, « Collected Studies Series », Aldershot, 1995;
  • Olivier Guyotjeannin :
    • q.v. Dictionnaire du Moyen Âge, s. dir. Michel Zink, Alain de Libera et Claude Gauvard, PUF, coll. « Quadrige », 2004 (ISBN 2130543391) ;
    • q.v., Dictionnaire historique de la papauté, s. dir. Philippe Levillain, Fayard, Paris, 2003 (ISBN 2213618577) ;
  • (en) John C. Moore, Pope Innocent 3rd 1160/61–1216: To Root Up and to Plant, Brill Academic Publishers, coll. « The Medieval Mediterranean », 2003 (ISBN 9004129251)
  • (en) James E. Powell, Innocent III: Vicar of Christ or Lord of the World?, Catholic University of America Press, 1994 (ISBN 0813207835) ;
  • (en) Jane E. Sayers, Innocent III: Leader of Europe 1198–1216, Longman, coll. « The Medieval World » Londres et New York, 1994.
  • Julien Théry, « Innocent III, le rêve de la théocratie », dans Le Moyen Âge des hérétiques. Les collections de L’histoire, 26, 2005, p. 58-61.
  • Julien Théry, « Innocent III et les débuts de la théocratie pontificale», dans Mémoire dominicaine, 21 (2007), p. 33-37. Texte lisible et téléchargeable librement sur le site halshs

 

 

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22 février 2015 7 22 /02 /février /2015 00:00

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Couronnement de Pie VI comme 248e pape.


Giannangelo, comte Braschi

né à Césène, en Romagne, le 25 décembre 1717

 mort à Valence (France) le 29 août 1799

 pape sous le nom de Pie VI
 (nom latin : Pius VI ; nom italien : Pio VI) du 15 février 1775 à sa mort.

Début de carrière 

Giannangelo Braschi est issu d'une famille noble de Romagne. Il est l'aîné des huit enfants du Comte Marco Aurelio Tommaso Braschi (1684-1759) et de Anna Teresa Bandi (1690-1730)

 

Elevé par les Jésuites, il effectue des études de droit in utroque jure, c'est-à-dire en droit civil et en droit canonique, à l'université de Ferrare. Il devient ensuite secrétaire du cardinal Tommaso Ruffo, légat pontifical à Ferrare.

 

Braschi accompagne Ruffo à Rome pour le conclave qui suit la mort du pape Clément XII.

 

Quand son maître est nommé doyen du Sacré Collège, il devient auditeur, chargé de l'administration des diocèses de Velletri et d'Ostie. Il noue alors des liens avec l'infant don Carlos, alors que ce dernier devient le premier souverain Bourbon du royaume des Deux-Siciles. Son habileté diplomatique lui obtient la charge de camérier secret.

En 1753, à la mort du cardinal Tommaso Ruffo, Braschi devient secrétaire particulier du pape Benoît XIV. Il est ordonné prêtre en 1758.

 

En 1766, sous le pontificat de Clément XIII (1758/1769), il obtient la charge de trésorier de la Chambre apostolique, qui le rend maître de l'administration financière des États pontificaux.

 

Le 26 avril 1773, il est élevé à la dignité de cardinal-prêtre de Sant'Onofrio par le pape Clément XIV.

 

Grâce au soutien français, le conclave qui s'ouvre à la mort de Clément XIV (1774) l'élit à la dignité pontificale. Il choisit le nom de Pie VI en hommage à Pie V, pape de l'application du concile de Trente et de la bataille de Lépante.

 

Élu le 15 février 1775, il fut consacré évêque et couronné simultanément le 22 février.

Pontificat

Début du pontificat 

Pie VI, alors âgé de 58 ans, souhaite renouer avec les fastes de Léon X, ce qui lui vaut les critiques du poète Pasquino.

Il est confronté au joséphisme autrichien et effectuera même un voyage à Vienne en 1782 dans le but d'amener l'Empereur Joseph II à renoncer à sa politique anti-cléricale.

Pie VI et la Révolution française 

Quelques temps plus tard , Pie VI doit affronter les événements de la Révolution française :

  • la nationalisation des biens du clergé,
  • l'abolition arbitraire par l'assemblée constituante des vœux monastiques (loi du 13 février 1790) et la suppression des ordres réguliers hors ceux ayant pour activité l'éducation et les œuvres de charité, conduisant à la mise à l'écart de 100 000 religieux (moines, chanoines, etc.), soit les deux tiers du clergé de l'époque en France,
  • le projet de constitution civile du clergé (adopté par la Constituante le 12 juillet 1790),
  • ainsi que la situation de schisme qu'elle entraîna entre les prêtres et les évêques "constitutionnels" et les prêtres et les évêques "réfractaires".

Pie VI fait savoir le 22 juillet 1790 au roi de France Louis XVI qu'il s'oppose au projet de constitution civile du clergé. Il excommunie la Nation Française.

Cependant, l'un des points soulève des questions. La réaction de Pie VI par rapport à la constitution civile du clergé n'est, aujourd'hui encore, pas élucidée. On lui reproche souvent sa réaction tardive par rapport aux événements. Ce retard aurait laissé les prêtres et les évêques dans l'embarras pour la conduite à tenir par rapport au serment de fidélité à la Nation, à la loi, au roi, créant un malaise dans les provinces françaises durant les six premiers mois de l'année 1791, et créant un véritable schisme. Cette question fait l'objet de discussions de la part des historiens des religions ; il existe des archives sur ce sujet en France.

En 1793, après la proclamation de la République en France, une commission décide de supprimer le calendrier grégorien, et de le remplacer par un calendrier républicain avec des semaines de dix jours, sans dimanche. Les campagnes françaises ne reçoivent plus les agendas traditionnels.

Pie VI et le Directoire 
Article détaillé : Campagne d'Italie (1796-1797)
Pie VI.jpg

La France annexe Avignon et le Comtat Venaissin. Le 19 Février 1797, Napoléon Bonaparte contraint Pie VI à signer le traité de Tolentino (appelé aussi Paix de Tolentino) avec la France du Directoire, qui concède à la France les légations de Romagne, de Bologne et de Ferrare.

A la nouvelle de l'assassinat du général Duphot, le Directoire ordonne le 11 janvier 1798 l'occupation de Rome. Gaspard Monge part le 6 février pour Rome. La Révolution éclate dans la ville le 15 février. La "République romaine" est proclamée par le peuple réuni au Campo Vaccino (ancien forum).

Le pape Pie VI est contraint par la république française de renoncer à son pouvoir temporel et de se contenter de son pouvoir spirituel. On l'oblige à quitter Rome sous deux jours. Pie VI quitte le Vatican dans la nuit du 19 au 20 février 1798. Après le renvoi de Masséna, Gaspard Monge fait toutes les nominations (sauf les finances).

Réfugié à Sienne puis à la chartreuse de Florence (en juin 1798), Pie VI est rattrapé par les troupes françaises et fait prisonnier. Il est successivement emmené à Bologne, Parme, Turin, puis Briançon, Grenoble et enfin Valence (France) .

Malgré les bouleversements que connaissait alors la France, le pape octogénaire reçut de nombreuses et touchantes marques de respect, de compassion et de communion dans la foi de la part du peuple, tout au long de sa route, entre Briançon et Valence. Le poète Paul Claudel le surnommera le père commun des fidèles.

Celui que l'on surnommait il Papa bello, imposant et séduisant, affable et cultivé, finit tristement son règne.

C'est à Valence qu'il fut incarcéré par la République française, et qu'il mourut, épuisé, le 29 août 1799 à l'âge de 82 ans. Son successeur fut Pie VII.

Pie VI, d'abord enseveli civilement à Valence, est enterré dans la basilique Saint-Pierre de Rome, son corps y ayant été ramené en triomphe le 17 février 1802.

Les États pontificaux, symbole du pouvoir temporel du pape, institution qui durait depuis plus de mille ans (donation de Pépin) sont remplacés par la République romaine, sous la pression des révolutionnaires français avant d'être annexé par Napoléon Ier dont le fils portera le titre de "Roi de Rome".

Le congrès de Vienne les rétablit dès 1814.

Moins de dix ans avant la mort du Saint-Père, Madame Vigée-Lebrun, la célèbre portraitiste de la reine de France Marie-Antoinette, qui avait elle-même fui les excès de la Révolution en se réfugiant à Rome, pouvait rapporter cette anecdote: "L'abbé Maury, qui n'était pas encore cardinal, vint chez moi pour me dire que le Pape voulait que je fisse son portrait; je le désirais infiniment; mais il fallait que je fusse voilée pour peindre le Saint-Père, et la crainte de ne pouvoir ainsi rien faire dont je fusse contente m'obligea à décliner cet honneur. J'en eus bien du regret, car Pie VI était encore un des plus beaux hommes qu'on pût jamais voir."


Bibliographie 
  • Marina Cappiero, Philippe Levillain (dir.), Dictionnaire historique de la papauté, Fayard, Paris, 2003 (ISBN 2-213-618577) 
  • Jacques Le Goff et René Rémond, Histoire de la France religieuse, tome III, Seuil, coll. « Points », Paris, 2001  un chapitre complet analyse les mesures de déchristianisation de 1793-1794
  • Gérard Pelletier, Rome et la Révolution française. La théologie et la politique du Saint-Siège devant la Révolution française (1789-1799), Collection de l'École française de Rome, no 319, 2004.
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22 février 2015 7 22 /02 /février /2015 00:00

Armoiries pontificales de Jules III


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 Couronnement de Jules III comme 219e pape.

Giammaria Ciocchi del Monte

 né à Rome le 10 septembre 1487

 élu pape le 7 février 1550.

Jeunesse 

Né à Rome le 10 septembre 1487 et mort à Rome le 23 mars 1555, Giammaria Ciocchi del Monte, qui devait devenir pape sous le nom de Jules III, était le fils d'un fameux juriste romain ; il étudia le droit à Pérouse et à Sienne et la théologie auprès du dominicain Ambrosius Catharinus. En 1512, il succéda à son oncle, Antonio del Monte, comme archevêque de Siponto (Manfredonia) et en 1520 comme évêque de Pavie, retenant pourtant l'administration de Siponto.

Cardinal 

Plus tard il devint vice-légat de Pérouse et, sous Clément VII, fut deux fois nommé préfet de Rome. Après le sac de Rome (1527) il figura parmi les otages donnés par Clément VII aux Impériaux et aurait été tué par les lansquenets impériaux à Campo di Fiori, s'il n'avait pas été libéré en secret par le cardinal Pompeo Colonna. En 1534, il devint légat de Bologne en Romagne, de Parme et de Plaisance. Le pape Paul III le créa cardinal-prêtre des SS. Vitalis, Gervais et Protais le 22 décembre 1536 et l'éleva à la dignité de cardinal-évêque chargé du diocèse de Palestrina le 5 octobre 1543. En 1542 on lui avait confié le travail préparatoire à la convocation du concile de Trente et lors d'un consistoire tenu le 6 février 1545, il fut nommé le premier président du concile. En cette qualité il ouvrit le concile à Trente le 13 décembre avec un bref discours solennel (cf. Ehses, Concilium Tridentinum, IV, Freibourg im Br., 1904, p. 516). Au concile il représentait les intérêts pontificaux contre l'empereur Charles-Quint, avec qui il entra en conflit à différentes occasions, surtout quand le 26 mars 1547, il transféra le Concile à Bologne.

Pontificat 

Après la mort de Paul III, le 10 novembre 1549, les 48 cardinaux présents à Rome entrèrent en conclave le 29 novembre. Ils étaient divisés en trois fractions dont aucune n'avait la majorité : les Impériaux, les Français et les partisans de Farnèse. Les amis de Farnèse s'unirent avec le parti Impérial et proposèrent comme leurs candidats Reginald Pole et Juan de Toledo. Le parti français les rejeta tous deux et, bien que minoritaire, fut assez fort pour empêcher l'élection de tout autre candidat. Les partisans de Farnèse et du parti français passèrent finalement un compromis et s'entendirent sur le nom du cardinal del Monte, qui fut élu en bonne et due forme le 7 février 1550, après un conclave de dix semaines, bien que l'empereur l'eût expressément exclu de la liste des candidats. Le nouveau pape prit le nom de Jules III. Obéissant aux promesses faites pendant le conclave, il restitua Parme à Octave Farnèse quelques jours après son élection. Mais quand Farnèse s'allia à la France contre l'empereur, Jules III, allié lui-même avec l'empereur, déclara Farnèse privé de son fief et envoya des troupes sous les ordres de son neveu Giambattista del Monte pour prendre Parme de concert avec le duc Gonzague de Milan. Dans une Bulle, datée du 13 novembre 1550, il ramena le concile de Bologne à Trente et ordonna qu'on y reprît les séances le 1er mai 1551, mais il fut contraint de le suspendre de nouveau le 15 avril 1552, parce que les évêques français ne voulaient pas y participer et, pour échapper à ses ennemis, l'empereur dut fuir d'Innsbruck. Le succès des armes françaises en Italie du Nord contraignit Jules III, le 29 avril 1552, à conclure avec la France une trêve, dans laquelle il fut stipulé que Farnèse resterait tranquillement en possession de Parme pendant deux ans.

Découragé par son échec en tant qu'allié de Charles Quint, le pape s'abstint désormais de se mêler des affaires politiques de l'Italie. Il se retira à son luxueux palais, la Villa Giulia, qu'il avait fait construire à la Porta del Popolo. C'est là qu'il passa la plupart de son temps dans l'aisance et le confort, faisant de temps en temps un effort timide pour réformer l'Église en réunissant des commissions de cardinaux pour proposer des réformes. Il soutint ardemment l'Ordre des Jésuites qui prenait son essor et, sur les instances d'Ignace de Loyola, il publia le 31 août 1552, la Bulle qui fondait le Collegium Germanicum et lui accorda une subvention annuelle. Pendant son pontificat, le catholicisme fut provisoirement rétabli en Angleterre par la reine Marie, qui avait succédé à Édouard VI sur le trône en 1553. Il envoya le cardinal Reginald Pole comme légat en Angleterre des pouvoirs étendus qu'il devait utiliser à sa discrétion pour favoriser la restauration catholique. En février 1555, une ambassade fut envoyée par le Parlement anglais à Jules III pour l'informer de sa soumission sans réserve à la suprématie pontificale, mais l'ambassade était toujours en voyage quand le pape mourut. Peu de temps avant sa mort, Jules III envoya le cardinal Morone pour représenter les intérêts du catholicisme à la Paix religieuse d'Augsbourg.

Au début de son pontificat Jules III désirait sérieusement provoquer une réforme dans l'Église et dans cette intention il rouvrit le concile de Trente. Si ce dernier fut de nouveau suspendu, ce fut la faute des circonstances. Son inactivité pendant les trois dernières années de son pontificat peut avoir été causée par les crises fréquentes et sévères de la goutte qui le tourmentait. La grande faute de son pontificat fut le népotisme. Peu de temps après son accession au trône, il a accorda la pourpre à son favori, l'indigne Innocenzo del Monte, un jeune garçon de dix-sept qu'il avait ramassé dans les rues de Parme quelques années plus tôt et qui avait été adopté par Baudouin, le frère du pape. Un tel acte fut le prétexte de quelques rumeurs venimeuses concernant la relation entre le pape et Innocenzo. Jules se montra aussi extrêmement généreux dans l'attribution à ses parents de dignités ecclésiastiques et de bénéfices.

Bibliographie 

  • Raphaële Mouren, « La rhétorique antique au service de la diplomatie moderne : Piero Vettori et l’ambassade florentine au pape Jules III », Journal de la Renaissance, 1, 2000, p. 121-154

(en) « Jules III », dans Catholic Encyclopedia, 1913, article Julius III

 

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Marcel II


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22 février 2015 7 22 /02 /février /2015 00:00

Armoiries pontificales de Nicolas IV


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Consécration de Nicolas IV qui devient le 189e pape.

Nicolas IV (Girolamo Masci), né à Lisciano vers 1230, 189e pape, de 1288 à 1292. Dans la prophétie de saint Malachie, il est connu sous la devise « Picus inter escas »

 

Il fut nommé suite à un conclave qui dura 10 mois et 19 jours (du 3 avril 1287 au 22 février 1288), ce qui en fait le quatrième plus long à avoir été tenu. Franciscain connu sous le nom de Jérôme d'Ascoli, il avait été ministre général de son Ordre. Durant son pontificat, il couronna Charles II d'Anjou en tant que roi de Sicile en 1289.

 

Son pontificat aura fait en tout quatre ans, un mois et demi.


Election du 4 avril 1287 - Février 22, 1288
(Nicholas IV) (IV-Nicolas)
Pope Honorius IV died on April 3, 1287. Le pape Honorius IV mourut le 3 avril 1287. His successor, Cardinal Girolamo Masci , OFM, the first Franciscan pope, was elected on February 15, 1288 but declined at that time; he accepted only after a unanimous election on the following February 22 and took the name Nicholas IV . Son successeur, le cardinal Girolamo Masci , OFM, le premier pape franciscain, a été élu le 15 Février, 1288, mais a diminué à ce moment-là, il a accepté seulement après une élection à l'unanimité sur les points suivants Février 22 et a pris le nom de Nicolas IV. At the moment of Honorius IV 's death, there were sixteen living cardinals. Au moment de l 'IV mort Honorius, il y avait des cardinaux de vie de seize ans. In the ensuing sede vacante , however, no fewer than six of them died. Dans le sede vacante qui a suivi, toutefois, pas moins de six d'entre eux sont morts. The remaining ten cardinals elected the new pope. Les cardinaux dix autres élus du nouveau pape. (Notes provided by Dr. Francis A. Burkle-Young, author of Passing the Keys .) (Notes fournies par le Dr Francis A. Burkle-Young, auteur de L'adoption de la Keys.)

- Bentivenga de Bentivengis , OFM, bishop of Albano, dean of the Sacred College of Cardinals. - Bentivenga de Bentivengis , OFM, évêque d'Albano, doyen du Sacré Collège des Cardinaux.
- Latino Malabranca Orsini , OP, bishop of Ostia e Velletri. - Latino Malabranca Orsini , OP, évêque d'Ostie e Velletri.
- Bernard de Languissel , bishop of Porto e Santa Rufina. - Bernard de Languissel , évêque de Porto Santa Rufina e.
- Gerardo Bianchi , bishop of Sabina. - Gerardo Bianchi , évêque de Sabina.
- Girolamo Masci , OFM, bishop of Palestrina. (Elected Pope Nicholas IV) - Girolamo Masci , OFM, évêque de Palestrina. (élu pape Nicolas IV)
- Giovanni Boccamazza , bishop of Frascati. - Giovanni Boccamazza , évêque de Frascati.
- Jean Cholet , title of S. Cecilia. - Jean Cholet , le titre de S. Cecilia.
- Matteo Orsini , deacon of S. Maria in Portico. - Matteo Orsini , diacre de S. Maria in Portico.
- Giacomo Colonna , deacon of S. Maria in Via Lata. - Giacomo Colonna , diacre de S. Maria in Via Lata.
- Benedetto Caetani , seniore , deacon of S. Nicola in Carcere Tulliano. - Benedetto Caetani , seniore, diacre de S. Nicola in Carcere Tulliano.

Cool Archives

The following cardinals died during the sede vacante : Les cardinaux suivants sont morts pendant la sede vacante:
- Goffredo da Alatri , deacon of S. Giorgio in Velabro, died after April 3, 1287. - Goffredo da Alatri , diacre de S. Giorgio in Velabro, est décédé après le 3 avril 1287.
- Giordano Orsini , deacon of S. Eustachio, died on September 8, 1287. - Giordano Orsini , diacre de S. Eustachio, est décédé le 8 Septembre 1287.
- Hugh of Evesham , title of S. Lorenzo in Lucina, died on September 4, 1287. - Hugues de Evesham , le titre de S. Lorenzo in Lucina, est décédé le 4 Septembre, 1287.
- Gervais Jeancolet de Clinchamp , title of Ss. - Gervais Jeancolet de Clinchamp , le titre de l'art. Silvestro e Martino ai Monti, died on September 15, 1287. Silvestro e Martino ai Monti, est décédé le 15 Septembre 1287.
- Conte Casate , title of Ss. - Conte Casate , le titre de l'art. Marcellino e Pietro, died on April 8, 1287. Marcellino e Pietro, décédé le 8 avril 1287.
- Geoffroy de Bar , title of S. Susanna, died after April 3, 1287. - Geoffroy de Bar , le titre de S. Susanna, est décédé après le 3 avril 1287.

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Célestin V


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22 février 2015 7 22 /02 /février /2015 00:00

Armoiries pontificales de Martin IV


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Le cardinal français Simon de Brion est élu 187e pape, il choisit le nom de Martin IV.

Martin IV (Simon de Brion), né vers 1210/1220, français, pape du 22 février 1281 jusqu'à sa mort le 28 mars 1285 à Pérouse. Son pontificat dura quatre ans et un mois.

 

Jugé sévèrement par ses contemporains comme par les historiens modernes, entièrement inféodé aux intérêts de Charles d'Anjou et aux ambitions françaises, ce pape au règne calamiteux paraît manquer autant de caractère que d'intelligence politique.

 Sa véritable personnalité, il est vrai, nous échappe presque entièrement.

 

Origines

Né vers 1210/1220 à Andrezel une petite ville de la Brie (Seine-et-Marne) où une rue porte son nom.

Il paraît appartenir à une famille de petite noblesse.

Un Guillaume de Brion qu'on trouve parmi les conseillers de saint Louis est peut-être son frère, en tout cas un membre de sa famille.

 

Lui-même fait une carrière rapide. Après un court passage à Rouen où il exerce les fonctions d'archidiacre, il obtient un canonicat à Saint-Martin de Tours et devient trésorier du chapître.

 Ce sont là au XIIIe siècle des prébendes recherchées qui ne sont accessibles qu'à des clercs bien introduits auprès des puissants et qui ne constituent souvent, pour leurs titulaires les plus jeunes, qu'une simple étape sur la voie des honneurs.

Légations

En 1260, Simon est appelé par Louis IX à la charge de garde des sceaux, une fonction plutôt honorifique qu'il ne paraît pas avoir réellement exercée. L'année suivante le pape Urbain IV – qui l'a peut-être connu en France – le fait cardinal du titre de Sainte-Cécile.

Sous les courts pontificats qui se succèdent jusqu'à Nicolas III, il passe le plus clair de son temps en France comme légat. En 1264, Urbain IV le charge de conclure le traité définitif qui donne à Charles d'Anjou la couronne de Sicile, puis, sous le pontificat de Clément IV (1265-1268), il s'active à prêcher et à organiser le soutien à la politique antigibeline du pape, contre Manfred et les Hohenstaufen. Au cours d'une seconde légation, de 1274 à 1279, la situation ayant évolué en Italie, ses missions apparaissent moins politiques, mais il s'occupe de nombreux problèmes disciplinaires et notamment de la réforme des statuts de l'Université de Paris. La dernière année, il participe sans succès aux efforts de la diplomatie pontificale pour réconcilier Philippe III et la Castille.

C'est assurément pendant sa première période légatine que les convictions politiques du futur pape se sont sinon forgées, du moins profondément ancrées et que se sont nouées ses fidélités indéfectibles.

Élection 

Après la mort de Nicolas III, en août 1280, les cardinaux réunis à Viterbe ne parviennent pas à s'entendre sur le nom d'un successeur et le siège pontifical reste vacant pendant six mois. Ce conclave s'achève en février 1281 par un coup de force de Charles d'Anjou qui fait jeter en prison deux cardinaux du groupe « romain » partisans de poursuivre la politique anti-angevine de Nicolas III (dont son neveu Matteo Rosso Orsini) et impose l'élection de son homme, le français Simon de Brion.

Simon paraît bien ne pas avoir été candidat. Même ses adversaires affirment qu'il fut élu contre son gré et qu'il n'accepta la tiare que sous la pression du roi de Sicile. Il prit le nom de Martin IV, en hommage, dit-on, à saint Martin pour lequel il avait ramené de Tours une dévotion particulière.

Charles d'Anjou et les États du Pape 

Martin IV s'emploie dès lors à revenir sur la politique de rééquilibrage, politique entreprise par son prédécesseur. Dès son élection, il prend une décision lourde de conséquences en rendant à Charles d'Anjou la dignité de « sénateur » de Rome, ce qui fait de lui le maître absolu de l'administration urbaine et des États du Pape en général.

Nicolas III avait su reprendre en douceur ces prérogatives que Clément IV avait accordées au roi de Sicile pour dix ans, en même temps que le vicariat de Toscane. À l'échéance de 1278, le pape, en sa qualité de citoyen romain, s'était fait élire lui-même « sénateur à vie », puis rejetant le cumul des fonctions, délégua le titre à des membres de l'aristocratie urbaine, d'abord à son propre neveu Matteo Rosso en 1278/1279, puis conjointement à un Colonna et à un Savelli en 1279/1280. La constitution Fundamenta militantis Ecclesiæ du 12 juillet 1278, mettant en avant la nécessité de préserver la liberté du pape et celle de ses cardinaux notamment pendant les vacances du Siège, faisait la part belle aux grandes familles de la Ville ; elle posait en principe que nul ne pourrait être sénateur sans permission expresse du Saint-Siège et que la fonction ne pourrait en aucun cas excéder la durée d'un an.

Le mécontentement de l'aristocratie romaine fait que Martin IV ne put jamais mettre les pieds à Rome et pendant tout son pontifiat l'agitation devint endémique dans les États de l'Église où Charles d'Anjou, par ses brutalités, avait eu le temps de se rendre impopulaire. Le nouveau pape dut quitter Viterbe (ville sous interdit à cause de l'emprisonnement des cardinaux et où les querelles ne s'apaisaient pas) pour s'installer à Orvieto où il se fit couronner. Ses registres permettent de suivre les déplacements de la cour pontificale. Orvieto même ne fut pas toujours sûre : des troubles locaux l'obligèrent à s'exiler pendant six mois à Montefiascone (juin-décembre 1282), puis définitivement, au début de l'été 1284, à Pérouse qui venait de lui faire sa soumision. Pendant ces quatre années, la Romagne, malgré une pluie d'interdits et d'excommunications, était restée en état d'insurrection permanente.

Relations avec Byzance 

Beaucoup plus gravement, Martin IV adhère à la vision chimérique de Charles d'Anjou de reconquérir Byzance et croit faciliter son entreprise en excommuniant solennellement l'empereur Michel VIII Paléologue (18 novembre 1281) et en prétendant interdire toute relation des princes occidentaux avec l'Empire. Cette initiative peu diplomatique sème le trouble chez de nombreux cardinaux et bien au-delà dans l'Église. La mort du plus « romain » des empereurs byzantins en décembre 1282 et le retour à l'orthodoxie stricte aussitôt proclamée par son successeur Andronic II achèvent de mettre fin aux espoirs de réunification nés du concile de Lyon (1274), mais l'initiative papale les avait déjà bien compromis. L'appel du concile à préparer une nouvelle croisade l'est tout autant. Un peu partout, en Allemagne notamment, malgré les efforts réels de Martin IV, on interrompt pratiquement la collecte des décimes, de crainte que l'argent récolté n'aille dans les caisses de Charles d'Anjou sous prétexte de financer sa « croisade » anti-byzantine.

Le roi d'Aragon 

La révolte sicilienne qui culmine avec le massacre des Français de Palerme le 30 mars 1282 (les « Vêpres siciliennes ») sonne le glas de tous ces fantasmes. Martin IV épuise ses armes spirituelles contre les rebelles sans réussir à les impressionner. L'arrivée à Palerme du roi Pierre III d'Aragon, qui réclame ses droits sur l'île en tant que gendre de Manfred, oblige Charles d'Anjou à lever sans gloire le siège de la ville et se fait acclamer roi de Sicile, avec la connivence certaine de Michel Paléologue, ne paraît pas davantage troubler le pape qui voit surtout ressurgir le spectre des Hohenstaufen. Dès le 18 novembre 1282, il excommunie derechef les Siciliens rebelles, le roi, ses compagnons d'armes et ses ministres ; en février de l'année suivante, ses sommations étant restées sans effet, il déclare Pierre III dépouillé de son royaume et jette l'interdit sur toutes ses possessions, sans d'ailleurs être obéi des évêques concernés.

L'idée d'une « croisade » anti-aragonaise, peut-être suggérée par Charles d'Anjou lui-même, est assez mûre pour qu'il engage des pourparlers avec le roi de France Philippe III et offre la couronne d'Aragon à l'un de ses fils. C'est le prélude à la désastreuse expédition française de l'été 1285 dont le pape ne connaîtra pas l'issue.

La mort du pape et son bilan 

Martin IV meurt en effet le 28 mars 1285, un peu plus de trois mois après Charles d'Anjou. Il est enseveli dans la cathédrale de Pérouse.

Les cardinaux élisent pour lui succéder un aristocrate romain, Giacomo Savelli, qui, sous le nom d'Honorius IV, arrivera à pacifier les États de l'Église et s'efforcera d'initier en Italie du Sud une politique réaliste.

 

Election du 22 Septembre, 1280 - Février 22, 1281
(Martin IV) (IV Martin)
Pope Nicholas III died on August 22, 1280. Le pape Nicolas III mourut le 22 août 1280. His successor, Simon de Brion , was elected Martin IV on February 22, 1281. Son successeur, Simon de Brion , a été élu Martin IV le Février 22, 1281. During this sede vacante , there were thirteen valid cardinal-electors: six creations of Urban IV and seven of Nicholas III . Au cours de cette sede vacante, il y avait treize valide cardinaux électeurs: six créations d'Urbain IV et sept de Nicolas III. During this period, Cardinals Matteo Orsini and Pendant cette période, les cardinaux Matteo Orsini et
Giordano Orsini were removed by representatives of the people of Viterbo from the area of the episcopal palace where the election was taking place because they were said to be impeding the election of a new pope. Giordano Orsini ont été enlevés par des représentants du peuple de Viterbe de la zone du palais épiscopal où l'élection avait lieu parce qu'ils étaient, dit-on empêcher l'élection d'un nouveau pape. (Notes provided by Dr. Francis A. Burkle-Young, author of Passing the Keys .) (Notes fournies par le Dr Francis A. Burkle-Young, auteur de L'adoption de la Keys.)

- Ordoño Álvarez , bishop of Frascati, dean of the Sacred College of Cardinals. - Ordoño Álvarez , évêque de Frascati, doyen du Sacré Collège des Cardinaux.
- Latino Malabranca Orsini , OP, bishop of Ostia e Velletri. - Latino Malabranca Orsini , OP, évêque d'Ostie e Velletri.
- Bentivenga de Bentivengis , OFM, bishop of Albano. - Bentivenga de Bentivengis , OFM, évêque d'Albano.
- Simon de Brion , title of S. Cecilia. (Elected Pope Martin IV) - Simon de Brion , le titre de S. Cecilia. (élu pape Martin IV)
- Guillaume de Bray , title of S. Marco. - Guillaume de Bray , le titre de S. Marco.
- Anchero Pantaléon , title of S. Prassede. - Anchero Pantaléon , le titre de S. Prassede.
- Gerardo Bianchi , title of Ss. - Gerardo Bianchi , le titre de l'art. XII Apostoli. Apostoli XII.
- Girolamo Masci , OFM, title of S. Pudenziana - Girolamo Masci , OFM, le titre de S. Pudenziana
- Giacomo Savelli , deacon of S. Maria in Cosmedin. - Giacomo Savelli , diacre de S. Maria in Cosmedin.
- Goffredo da Alatri , deacon of S. Giorgio in Velabro. - Goffredo da Alatri , diacre de S. Giorgio in Velabro.
- Matteo Orsini , deacon of S. Maria in Portico. - Matteo Orsini , diacre de S. Maria in Portico.
- Giordano Orsini , deacon of S. Eustachio. - Giordano Orsini , diacre de S. Eustachio.
- Giacomo Colonna , deacon of S. Maria in Via Lata. - Giacomo Colonna , diacre de S. Maria in Via Lata.

Cool Archives

The following cardinal did not participate in the election: Le cardinal suivants n'ont pas participé à l'élection:
- Bernard Ayglier , OSB, title or deaconry not known; retired, not an elector. - Bernard Ayglier , OSB, titre ou diaconie ne sait pas; à la retraite, pas un électeur.

 

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Nicolas III
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Honorius IV
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22 février 2015 7 22 /02 /février /2015 00:00

Armoiries pontificales de Innocent III


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 Consécration d'Innocent III qui devient le 174e pape.

Lotario, de la famille des comtes de Segni

 

(Gavignano, 1160Pérouse, 1216)

 

élu pape le 8 janvier 1198 sous le nom d'Innocent III, est considéré comme le plus grand pape du Moyen Âge.

 

Intellectuel et homme d'actions, préoccupé de remplir au mieux sa fonction religieuse, il fut un chef à la décision rapide et autoritaire[1]

 

Il cherchera à exalter au mieux la justice et la puissance du Saint-Siège de façon à renforcer son autorité suprême, gage selon lui de la cohésion de la chrétienté.

 

Un antipape portait aussi le nom d'Innocent III.

 

Avant l'élection au pontificat

Giovanni Lotario ou Lothaire est issu par son père, Trasimond, de la puissante famille des comtes de Segni, descendants de la Gens Anicia et des comtes de Tusculum lesquels avaient donné à l'Église beaucoup de papes, et par sa mère de la noblesse romaine. Il étudie la théologie d'abord à Rome puis à Paris, où il reçoit l'enseignement de Pierre de Corbeil en même temps qu'Étienne Langton et Robert de Courçon, qu'il élèvera plus tard à la dignité de cardinal. Il effectue ensuite un bref passage par Bologne, où il est l'élève du canoniste Hugues de Pise, qui lui inspirera un programme politique, la théocratie pontificale. En 1186, il retourne à Rome, où Grégoire VIII l'ordonne sous-diacre. Il entame alors une carrière à la curie. Clément III, son oncle, le nomme en 1190 cardinal-diacre à Saints-Serge-et-Bacchus, église diaconique de Rome. Cet homme beau, distingué, énergique et hiératique devient rapidement le cardinal le plus en vue et le plus brillant de la curie[2]. C'est à cette époque qu'il rédige le traité De la misère de la condition humaine, le De Miseria Condicionis Humane. On lui doit aussi Le mépris du monde (De comtemptu mundi) et Le Saint mystère de l'autel (De sacro altaris mysterio). Alors qu'il est le plus jeune des cardinaux (37 ans), il est élu pape à l'unanimité, en 1198, le jour même de la mort de Célestin III. C'est le premier pape à accéder si jeune à la papauté.

La théocratie pontificale 

Innocent III soutient l'idée que le pape détient seul l'entière souveraineté (l'auctoritas des Romains). Les princes possèdent en la potestas, c'est-à-dire la puissance politique qui leur est donnée directement par Dieu. Ils accomplissent comme ils l'entendent leur office dans leur domaine. Il en découle que les souverains ne peuvent se soustraire à l'autorité pontificale pas plus que les Églises nationales. « Nous avons été institués prince sur la Terre (...) avec le pouvoir de renverser, de détruire de dissiper, d'édifier et de planter.[3] » Il déclare au patriarche de Constantinople que l'univers entier a été confié à Saint-Pierre et à ses successeurs.

Sa doctrine est plus souple que les dictatus papae de la réforme grégorienne. En effet même s'il pense que le pouvoir spirituel l'emporte sur le pouvoir temporel, Innocent III limite l'intervention du pape dans le domaine temporel à trois cas : un grave péché des princes, la nécessité de trancher dans un domaine où nulle juridiction n'est compétente, la défense des biens ecclésiastiques[4]. Il se comporte comme l'arbitre incontesté de l'Occident chrétien et porte à son zénith, la théocratie pontificale.

Il n'hésite pas à jeter l'interdit sur le royaume de France de Philippe II Auguste lorsque ce dernier fait illégalement annuler son mariage avec Ingeburge de Danemark pour épouser Agnès de Méran le 1er juin 1196. Il frappe aussi l'Angleterre d'interdit et dépose même Jean sans Terre quand celui-ci refuse l'accession d'Étienne Langton au siège de Cantorbéry en 1208. Il excommunie le roi d'Angleterre l'année suivante et le menace de déposition. Lorsque Jean se plie à la volonté papale et demande son pardon en 1213, le pape exige une soumission complète. Le roi doit réparer les dégâts causés dans les églises pendant le conflit et se reconnaître vassal du Saint-Siège[5]. Il prend deux ans plus tard la défense du souverain contre les barons révoltés, qui, à ses yeux, menacent la paix de la chrétienté[1]. À l'image de l'Angleterre, les rois d'Aragon, de Bulgarie et du Portugal se reconnaissent vassal du pape.

La lutte contre les empereurs allemands 

Le pape tente de rétablir son autorité sur Rome et ses propres États. Il liquide définitivement ce qui restait de la république romaine en obtenant la démission de la municipalité et la révocation des officiers nommés par le sénat républicain. Le préfet, jusqu’alors agent de l’empereur, devient un fonctionnaire du Saint-Siège. Ces mesures entraînent la révolte des Romains dirigée par la noblesse. Il faut environ six ans au pape pour reprendre le contrôle de la ville. Innocent III parvient dans le même temps, à mettre la main sur l’héritage de la comtesse Mathilde de Toscane, la marche d’Ancône, la Campanie, le duché de Spolète[6]. Il joue aussi des rivalités entre les Hohenstaufen, la maison du défunt empereur, et les Welf. Au poste d'empereur, les Welfs font élire Otton de Brunswick tandis que les partisans des Hohenstaufen, majoritaires, font élire le frère du roi, Philippe de Souabe. Innocent III profite de l’occasion pour affirmer les droits supérieurs de la papauté. Dans la décrétale Venerabilem de 1202, il affirme qu’en cas de contestation de l’élection impériale, la décision finale appartient au pape[7]. Il favorise d’abord le Welf Otton IV, qui, pour obtenir le soutien pontifical, lui a promis la souveraineté totale des États de l’Église, plus l’exarchat de Ravenne, les domaines de la comtesse Mathilde, la marche d’Ancône, le duché de Spolète et la reconnaissance de sa souveraineté sur la Sicile. Mais dès que son pouvoir est affermi, Otton IV renie sa promesse et se comporte comme tous les empereurs précédents. Innocent III excommunie alors Otton IV en 1210 et favorise la marche au pouvoir de Frédéric II, son pupille. Celui-ci est couronné roi à Aix-la Chapelle en 1215 après avoir donné au pape toutes les garanties sur le maintien des droits de l'Église et sur la séparation des royaumes germaniques et de Sicile[8].

Innocent III et les croisades 

Innocent III est à l'origine du détournement de l'idée de croisades. Il forge l'idée de « croisades politiques » qui sera reprise par ses successeurs. Il est le premier à lever des taxes pour financer les croisades, et aussi à exprimer le droit à « l'exposition en proie », c'est-à-dire le droit pour le pape d'autoriser les catholiques à s'emparer des terres de ceux qui ne réprimeraient pas l'hérésie[9].

Dès 1199, il menace de lancer une croisade contre un partisan de l'empire[10]. Dès le début de son pontificat, il souhaite lancer une nouvelle croisade vers les lieux saints d'inspiration purement pontificale. Elle est prêchée en France par le légat Pierre Capuano et le curé de Foulques de Neuilly avec beaucoup de succès[11]. Philippe de Souabe, beau-frère d'Alexis Ange, fils de l'empereur byzantin déchu Isaac II, promet l'aide de l'Empire byzantin pour la croisade si Isaac est rétabli sur son trône. Innocent III espère tirer parti des divisions byzantines pour rétablir l'unité de l'Église[1]. Mais la IVe croisade ne prend pas le tour prévu par le pape. Les croisés qui ne peuvent pas payer leur voyage aux armateurs vénitiens sont détournés par eux à Zara sur la côte dalmate qu'ils prennent pour Venise. Le pape excommunie les croisés et Venise mais lève très vite l'excommunication pour les croisés. Il ne s'oppose pas à une nouvelle déviation de la croisade vers Constantinople à l'instigation des Vénitiens, sous prétexte de rétablir Isaac II dans ses droits, ni à la prise de la ville par les croisés et le Vénitiens le 13 avril 1204[12]. Innocent III accepte le fait accompli se satisfaisant des promesses d'union des Églises et de soutien aux États latins d'Orient. Mais, informé des excès des croisés, il parle de détournement de la croisade et accuse les Vénitiens. Le concept de déviation est donc contemporain de la quatrième croisade[13].

Innocent III est méprisant envers les Grecs qu'il indispose. Quand le clergé de Constantinople écrit au pape en 1208 pour reconnaître sa primauté et demander l'autorisation d'élire un patriarche de rite grec à côté du patriarche latin, comme à Antioche et à Jérusalem, le pape ne daigne même pas leur répondre[14].

À partir de 1207-1208, Innocent III fait prêcher la croisade contre les Albigeois. Dans une lettre aux évêques du Midi, il expose pour la première fois les principes justifiant l'extension de la croisade en pays chrétien : l'Église n'est pas obligée de recourir au bras séculier pour exterminer l'hérésie dans une région ; à défaut du suzerain, elle a le droit de prendre elle-même l'initiative de convoquer tous les chrétiens, et même de disposer des territoires des hérétiques en les offrant, par-dessus le suzerain, comme butin aux conquérants[15]. Il offre à tous ceux qui participeraient à la réduction de l'hérésie les mêmes indulgences que pour les croisés de Terre sainte mais en plus, ils leur donnent les terres conquises lors de la croisade. Le IVe concile du Latran de 1215 confirme ces dispositions[16]. Le concile ordonne aussi la prédication d'une nouvelle croisade dans toute la chrétienté[17]. Il demande l'indulgence plénière laquelle est étendue à ceux qui contribuent à la construction de bateaux pour la croisade alors que jusque là seuls les combattants en bénéficiaient. C'est un appel direct aux armateurs de villes italiennes[18]. Il décide par ailleurs de frapper les revenus ecclésiastiques d'un impôt d'un vingtième et les biens de pape et des cardinaux d'un impôt d'un dixième[19]. La cinquième croisade aura lieu après la mort d'Innocent.

La lutte pour la foi 

Innocent III cherche à mieux contrôler le clergé de manière à mettre fin aux critiques adressées à certains de ses membres. Il s'appuie sur les cisterciens pour lutter contre l'hérésie cathare. Il désigne parmi eux ses légats avec pleine autorité sur les évêques en la matière. Leur action est plutôt inefficace. Le meurtre de l'un d'entre eux en 1208, Pierre de Castelnau, pousse le pape à lancer la croisade contre les Albigeois. Il est ainsi à l'origine d'une guerre particulièrement violente contre les hérétiques[1]. L'aboutissement de ses efforts pour le rétablissement de l'orthodoxie catholique se trouve dans le IVe concile du Latran. Le concile affirme (principalement pour condamner les cathares) la Trinité, l'incarnation humaine du Christ, et introduit dans le dogme, sous l'influence des théologiens Pierre Lombard et Étienne Langton, le concept de la transsubstantiation qui est défini comme dogme pour la première fois dans un canon de l'Église catholique[20]. La simonie et le nicolaïsme sont de nouveau condamnés, de même que, pour les clercs, l'ivrognerie, le jeu, la participation aux festins et aux duels ou encore la pratique de la chirurgie. Il est rappelé que les contributions des fidèles sont volontaires et qu'il est hors de question de les tarifer.

Il meurt en 1216. Il est inhumé d'abord à la cathédrale San-Lorenzo de Pérouse. Ses restes, mêlés à ceux d'Urbain IV et Martin IV, sont transférés en 1891 à la basilique Saint-Jean de Latran.

Chronologie

Références 
  1. a, b, c et d Marcel Pacaut, Article Innocent III, Encyclopædia Universalis, DVD, 2007
  2. Jean Chélini, Histoire religieuse de l’Occident Médiéval, Hachette, 1991, p. 306.
  3. Jean Chélini, p 307
  4. Michel Balard, Jean-Philippe Genêt, Michel Rouche, Des Barbares à la Renaissance, Hachette, 1973, p. 160
  5. Jean Chélini, p 310
  6. Jean Chélini, p. 307.
  7. Jean Chélini, 1991, p. 308.
  8. Jean Chélini, 1991, p. 309
  9. Cécile Morrisson, p 59
  10. Cécile Morrisson, Les croisades, PUF, 2006, p. 58
  11. Cécile Morrisson, p. 52
  12. Cécile Morrisson, p. 53
  13. Cécile Morrisson, p 54
  14. José Grosdidier de Matons, Article Byzance, Encyclopædia Universalis, DVD, 2007
  15. Jacques Le Goff, La croisade contre les Albigeois, Encyclopædia Universalis, DVD, 2007
  16. Cécile Morrisson, p. 58
  17. Jean Chélini, p. 314
  18. Jean Richard, Article Croisades, Encyclopædia Universalis, DVD, 2007
  19. Jean Chélini, p. 315
  20. Jean Chélini, p. 317
Bibliographie 
  • Michel Balard, Jean-Philippe Genêt, Michel Rouche, Des Barbares à la Renaissance, Hachette, 1973
  • (en) Brenda Bolton, Innocent III, Studies on Papal Authority and Pastoral Care, Variorum, « Collected Studies Series », Aldershot, 1995;
  • Olivier Guyotjeannin :
    • q.v. Dictionnaire du Moyen Âge, s. dir. Michel Zink, Alain de Libera et Claude Gauvard, PUF, coll. « Quadrige », 2004 (ISBN 2130543391) ;
    • q.v., Dictionnaire historique de la papauté, s. dir. Philippe Levillain, Fayard, Paris, 2003 (ISBN 2213618577) ;
  • (en) John C. Moore, Pope Innocent 3rd 1160/61–1216: To Root Up and to Plant, Brill Academic Publishers, coll. « The Medieval Mediterranean », 2003 (ISBN 9004129251)
  • (en) James E. Powell, Innocent III: Vicar of Christ or Lord of the World?, Catholic University of America Press, 1994 (ISBN 0813207835) ;
  • (en) Jane E. Sayers, Innocent III: Leader of Europe 1198–1216, Longman, coll. « The Medieval World » Londres et New York, 1994.
  • Julien Théry, « Innocent III, le rêve de la théocratie », dans Le Moyen Âge des hérétiques. Les collections de L’histoire, 26, 2005, p. 58-61.
  • Julien Théry, « Innocent III et les débuts de la théocratie pontificale», dans Mémoire dominicaine, 21 (2007), p. 33-37. Texte lisible et téléchargeable librement sur le site halshs
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