né le 20 mai 1940 à Caudéran, est un évêque catholique français, actuel évêque d'Angoulême
membre de l'Académie française.
En 2008, Claude Dagens est promu officier de la Légion d'honneur[9]
Claude Jean Pierre Dagens, fils unique d'un fonctionnaire municipal de la ville de Bordeaux, est né à Caudéran (aujourd'hui quartier de Bordeaux) le 20 mai 1940, dans une famille croyante[1].
Après ses études au Lycée Michel-Montaigne de Bordeaux, il intègre l'École normale supérieure (promotion 1959) et décroche l'agrégation de Lettres. À sa sortie de Normale, il choisit la prêtrise, malgré l'opposition de sa mère[1]. Membre de l'École française de Rome (1965-1967), il est licencié de l'Institut pontifical d'archéologie chrétienne et, en 1975, docteur ès lettres avec une thèse sur saint Grégoire le Grand, soutenue à l'université Paris IV sous la direction d'Henri-Irénée Marrou, qu'il considère comme son maître à penser[2].
Après avoir eu des responsabilités nationales au sein de la JEC au début des années 1960, il est ordonné prêtre le 4 octobre 1970 pour le diocèse de Bordeaux. Il exerce son ministère dans la paroisse Saint-Jacques du Haut-Pas à Paris (1970-1972) puis dans celle de Saint-Ferdinand de Bordeaux (1972-1987).
Il prend rapidement des positions publiques sur la place de la religion dans les problèmes sociétaux : une tribune dans le Monde, « Aller à l'essentiel », sur les limites du mouvement de Mai 68 et un ouvrage en 1971, Éloge de notre faiblesse[1]. En 1974, il écrit dans le premier numéro en français de Communio[2]. Il consacre la majeure partie de son temps à l'enseignement comme professeur au séminaire interdiocésain de Bordeaux de 1972 à 1987 et comme doyen de la faculté de théologie de Toulouse de 1981 à 1987.
Le 3 juillet 1987, il est nommé évêque auxiliaire de Poitiers par le pape Jean-Paul II et il reçoit la consécration épiscopale le 20 septembre de la même année. Le 15 juin 1993, il est nommé évêque coadjuteur de Mgr Georges Rol, évêque d'Angoulême, auquel il succède le 22 décembre 1993. A ce titre, il célèbre les obsèques de François Mitterrand à Jarnac le 11 janvier 1996. Cette même année, il dirige la publication de la Lettre aux catholiques de France, qui lui vaut le prix de l'Académie française.
Au sein de la Conférence des évêques de France, il est membre du comité « Études et projets » et membre de la Commission doctrinale.
Conseillé par Ambroise-Marie Carré, prêtre académicien mort en 2004, à Hélène Carrère d'Encausse pour siéger sous la Coupole[1], il est élu à l'Académie française le 17 avril 2008, au premier tour pour succéder à René Rémond, prenant également le rôle d'« aumônier des académiciens » du père Carré[2]. Il est reçu sous la Coupole le 14 mai 2009 par Florence Delay.
À travers ses prises de positions, parfois en dehors des discours officiels de sa hiérarchie, il fait preuve d'une vision ouverte de la place dans la société laïque, adepte du dialogue avec les différentes religions.
Mgr Claude Dagens a rédigé trois rapports importants en 1994[3], 1995[4] et 1996[5] sur la place de l'Église dans la société française un siècle après la loi de séparation de l'Église et de l'État, et y analyse le défi que représente la proposition de la foi dans cette société. Ces rapports ont fait l'objet d'une Lettre des évêques aux catholiques de France en 1996. Il reprend ces différents éléments dans La nouveauté chrétienne dans la société française, espoirs et combats d’un évêque publié en 2005[6].
Dans un article dans l'hebdomadaire protestant Réforme, il exprime tout ce qu'il a appris de la tradition protestante et appelle à relever le défi d'un dialogue œcuménique qui permette de mieux se connaître et « apprendre de Dieu les uns par les autres » [7]".
Il a écrit un commentaire du Motu proprio Summorum Pontificum publié par le pape Benoît XVI en 2007, où après avoir dit comprendre les raisons qui ont guidé le pape dans son souhait de « réconciliation avec les catholiques traditionalistes », son « souci de favoriser une compréhension authentique du Concile Vatican II » et sa « volonté de mettre la liturgie au service de la foi commune au Dieu de Jésus Christ », il exprime ses inquiétudes de voir la liturgie instrumentalisée par des groupes de pression et rappelle les exigences d'une « réconciliation véritable » [8].
Précédé par René Rémond | Fauteuil 1 de l’Académie française 2008- | Suivi par Membre actuel |
Composition actuelle de l’Académie française (15 mai 2010)