Pontificat
Devenu le pape Nicolas V, il met en place à Rome de nouveaux équilibres politiques et internationaux.
Constructeur de fortifications et restaurateur d'églises, il commence son pontificat en embellissant la grande ville (il commencera la construction du Palais du Vatican voulant en faire le plus grand palais du monde), et en invitant les peintres, les architectes et avant tout les écrivains.
Reconnu comme seul véritable souverain pontife (1449), il stabilise ses rapports avec le Royaume de Naples, et garde une position de neutralité en Italie, jusqu’à la paix de Lodi (1454)
Dans ses états, il accorde aux dirigeants municipaux un certain nombre de privilèges tout en gardant fermement le contrôle de la commune.
Surnommé le « pape humaniste », il a à sa cour Lorenzo Valla en tant que notaire apostolique.
Les œuvres d'Hérodote, Thucydide, Polybe sont réintroduites en Europe occidentale grâce à son patronage.
Blessé par les dommages faits à la culture grecque, il tente sans succès de lancer une croisade pour délivrer les Byzantins de l'emprise turque.
Pour cela, il remet sur pied une armée efficace et augmente les rentrées fiscales.
Voulant assurer la réussite de la réforme catholique, il envoie plusieurs légats, dont Nicolas de Cues, Jean de Capistran et Guillaume d'Estouteville, au nord et au sud de l'Allemagne, en Angleterre, et en France.
Ayant entrepris la réhabilitation de Jeanne d'Arc, son autorité voit le couronnement de Frédéric III du Saint-Empire.
Par la bulle Romanus Pontifex, il se pose en arbitre des empires espagnols et portugais et assure la portée universelle de l'autorité du pontife, y compris dans la christianisation des peuples indigènes et musulmans.
Félix V faisant allégeance à Nicolas V, par Martial d'Auvergne
enluminure issue de l'ouvrage Vigiles de Charles VII, Paris, France, XVe siècle.
Dans cette même bulle, il donne au Roi du Portugal l'autorisation pour la traite des Noirs.
Le nom de Nicolas V est pour cette raison souvent lié à l'esclavage.
L'historien contemporain Norman Cantor a accusé le pape de complaisance envers les traiteurs portugais ; il fut néanmoins le continuateur d'Eugène IV, auteur de la bulle Sicut Dudum qui interdisait clairement la possession d'hommes.
Paul III écrira plus tard Sublimus Dei pour réaffirmer cette prise de position.
La fin de son pontificat est cependant marquée par l'anxiété, car Stefano Porcaro, homme politique cultivé et favori du défunt pape Martin V, tente à plusieurs reprises d'instituer une république à Rome.
Malade, il rassemble autour de lui les cardinaux et résume les labeurs qui avaient guidé sa vie et son pontificat, avant de mourir le 25 mars 1455 âgé d'environ 57 ans.
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